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  Panem et circenses (Du pain et des jeux)Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Titus Borcus
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MessagePanem et circenses (Du pain et des jeux)    Mar 4 Fév - 16:38
Le soleil était haut dans le ciel lorsque le glaive sectionna la tête du gladiateur dans une gerbe de sang. Progressivement le choc de la mise à mort s'estompa pour laisser place aux hurlements de la foule, des cris de joie qui acclamaient la victoire du guerrier à l'étrange masque de bois.

Le Colisée était la plus grande source de distraction de Voltera, un édifice colossale qui pouvait accueillir des milliers de spectateurs avides de voir le sang couler sur la sable chaud de l'arène. Des gladiateurs du monde entier venaient combattre dans le plus formidable espace martial jamais conçus par l'homme, beaucoup étaient esclaves mais certains étaient des guerriers libres cherchant l'or et la gloire.
C'était pour ces hommes que je venais admirer les combats du Colisée. Les esclaves offraient des prestations ennuyeuses, se contentant de survivre mais ne cherchant rien à gagner. Les gladiateurs libres eux avaient soif de combat, ils désiraient affronter des adversaires puissants pour s'améliorer et s'enrichir, je les admirais en un sens.

Le gladiateur au masque de bois venait de sortir de la piste, un guerrier intriguant ne brillant nullement par sa musculature ou sa technique et pourtant il était l'auteur d'une impressionnante série de victoires. Ceux qu'il avait défait n'étaient pourtant pas des chiffes molles mais bel et bien des hommes aguerris, des vétérans du Colisée pour certains mais face à lui ils n'avaient pas eu l'ombre d'une chance.
Ce curieux manège avait commencé deux mois plus tôt et depuis je n'avais manqué aucune de ses apparitions pour percer son secret mais en vain. Chaque affrontement se déroulait de la même façons, son adversaire semblait prendre l'ascendant sur lui puis surgissait un coup qui explosait littéralement la garde du combattant malchanceux, comme par magie.

Sans attendre le prochain combat je me levais pour me diriger vers les escaliers menant vers l'ossature extérieure du Colisée. Mon objectif était simple, je voulais rencontrer cet étrange guerrier par tous les moyens pour découvrir le secret de ses surprenantes victoires.
Les quartiers des gladiateurs étaient interdits aux spectateurs, des gardes en armures surveillaient les issus mais nous étions à Volteran après tout. Il me suffit de me délester d'une bourse d'or pour franchir les postes de gardes sans la moindre difficultés. Les vestiaires des combattants étaient plutôt luxueux avec des pièces taillées à même la pierre du Colisée, des pièces meublées et équipées de lits et banquettes pour que les gladiateurs puissent se reposer et économiser leurs forces.
Les vestiaires s'étiraient en un long couloir circulaires constituant l'étage inférieur du Colisée mais je savais qu'il existait encore un autre étage sous celui ci, là où étaient parqués les esclaves de moindre importance dont la seule utilité étaient de mourir lors de spectacles, c'était également dans cet étage que vivaient les bêtes de guerre de l'arène. Pour l'heure c'était un gladiateur que je cherchais, un gladiateur étranger portant un masque tribal de bois.


Dernière édition par Titus Borcus le Jeu 6 Fév - 22:14, édité 1 fois
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Titus Borcus
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MessageRe: Panem et circenses (Du pain et des jeux)    Jeu 6 Fév - 22:14
Mes pas résonnaient sur les dalles du pierres du long couloir pour se perdre dans le brouhaha général. Des gladiateurs s'échauffaient contre des mannequins, des chirurgiens opéraient des vaincus tandis que ces derniers hurlaient à la mort sur leurs banquettes et parmi ce raffut perçaient tout de même les cris étouffés de plaisir de guerriers profitant de quelques jeunes esclaves.
J'avançais sans savoir où chercher me contentant de jeter des coups d’œil furtifs à travers les tentures des différents quartiers de repos mais alors que j'étais déjà parvenu à trouver des représentants de chaque nation du monde connu il n'y avait toujours aucun signe de celui que je cherchais.

Alors que le couloir commençait à bifurquer j'interpellais un jeune esclave transportant des serviettes tachées de sang. Le garçons parut effrayé qu'un Volteran en habit militaire l'interpelle mais il tenta tout de même de me répondre avec un bégaiement maladroit.
D'après lui le guerrier au masque ne logeait pas au Colisée se contentant de s'y rendre pour les combats. En revanche le gosse fut incapable de me dire où il se rendait après avoir fini son massacre quotidien, il faillit même faire une crise d'angoisse en me confessant son incapacité à m'aider.
D'un geste bref je l'écartais pour rejoindre la sortie.

Cet étranger était plus mystérieux encore que je ne l'avais pensé et cela ne faisait que renforcer mon sentiment qu'il dissimulait quelque chose, une chose lui assurant ses victoires. Seulement comment le rencontrer ? Mon petit manège de corruption n'allait pas fonctionner éternellement et à vrai dire je répugnais à gaspiller mon or sans garanties. La solution m'apparut brusquement alors que je refranchissais le portail des vestiaires. Silla, le gérant de la plus grande école de gladiateur à Voltera. Un homme connaissant parfaitement le milieu et qui devrait savoir d'où venait cet étranger et surtout où il résidait.
Rencontrer Silla serait une partie de plaisir. Et ô combien j'étais dans le vrai car un sénateur organisait une fête le soir même, Silla faisant partie du gratin de la cité, il avait toutes les chances d'y être présent.
Quant à moi il ne me restait plus qu'à trouver un moyen de m'y rendre.
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Titus Borcus
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MessageRe: Panem et circenses (Du pain et des jeux)    Ven 7 Fév - 18:08
La villa de Rhéa respirait la richesse ainsi qu'une certaine sérénité. L'esclave qui m'avait accueillie à l'entrée m'avait amené aux jardins de la demeure patricienne, un jardins d'oliviers et de pommiers qui rafraîchissaient de leurs ombres. La période était chaude pour ne pas dire caniculaire et par instinct je me dirigeais vers le bassins au centre de ce paradis vert pour profiter de la fraîcheur de l'eau.
Rhéa était la veuve de Caecus, autant dire qu'elle disposait de la fortune confortable du défunt général en chef des armées du nord sous lequel j'avais servis. Bien que de nombreux ragots m'aient accusés d'avoir tué le vieux général, son épouse n'y avait jamais crue et m'avait toujours traité avec une grande amitié. C'est de cette amitié dont j'espérais tirer parti aujourd'hui.

Rhéa avait toujours occupée son temps libre en participant aux mondanités de Voltera. Pas une fête d'importance sans qu'elle n'y soit présente et il était aisé de deviner qu'elle serait à la soirée du sénateur Tullius. Ne participant pas aux affaires du sénat ou aux conventions sociales de la noblesse je ne figurais pas sur la liste des amis de Tullius et ne pouvait me rendre à sa petite sauterie. Tout ce qu'il me restait à faire était de convaincre Rhéa de m'y amener. Une voix douce coupa mes pensées.

-Borcus, quel plaisir de te voir. J'ai l'impression que cela fait une éternité que tu ne m'as pas rendu visite.

La maîtresse de maison n'avait pas changée depuis la dernières fois que je l'avais vu. Bien qu'elle approchait des 40 ans, ses traits restaient fermes et séduisants, une belle femme mariée jeune à un homme ayant le double de son âge. Seule sa chevelure était différentes à il y a quelques mois, elle se les était teint d'une couleur rousse flamboyante comme c'était la mode chez les femmes patriciennes de Voltera.

-Je sais, hélas je fais un bien mauvais ami mais pour ma défense j'ai été terriblement occupé ces derniers mois.

-Oh oui, j'ai entendu parler de ce qui était arrivé à Cincinnatus. Quelle horrible affaire, tu as dû terriblement en souffrir ?

-Ce vieillard a été le père que je n'ai pas eu mais je me console en me disant que son meurtrier a été punis et que j'y ai contribué.

Rhéa fit une moue de sincère compassion et m'invita à l'accompagner dans une marche à travers les jardins, sous l'ombre apaisante des arbres.

-Cessons de parler d'aussi tristes choses et raconte moi plutôt ce que tu désires de moi.

-N'a t-on pas le droit de rendre visite à une amie sans aucun motif.

Elle éclata d'un rire cristallins avant de frapper légèrement mon épaule.

-Arrête de me taquiner Borcus, je te connais comme si je t'avais fait.

-Eh bien tu n'es pas sans savoir que Tullius donne une fête ce soir ? Répondis je avec un éclatant sourire. A vrai dire j'aimerais pouvoir t'y accompagner.

-La fête de Tullius ? Ce serait un plaisir de m'y rendre en ta compagnie mais depuis quand t’intéresse tu à ce genre de chose ?

-Une belle femme à mon bras et une riche soirée, pourquoi y aurait il un autre motif ?

-Borcus....

Ce fût à mon tour de laisser un léger rire s'échapper.

-Très bien, très bien. Je voudrais faire la connaissance de Silla, le propriétaire de la fameuse école de gladiateur.

-Cette brute ! C'est un homme fort désagréable et qui a des manières douteuses qui plus est. Savais tu qu'il aurait acheté le sénat pour que sa famille soit reconnue patricienne ? Que peux tu bien vouloir à un homme aussi détestable ?

-A vrai dire ce n'est pas tant lui qui m’intéresse mais un gladiateur que je recherche. Silla devrait savoir qui est ce gladiateur.

-Je vois mais j'ignorais que tu t’intéressais au monde des gladiateurs. J'aurais cru que ces dernières années passées loin de la guerre t'auraient apaisées de la violence du combat.

-Je reste un soldat, c'est dans mon sang ma chère Rhéa.

Elle soupira et m'invita à rester jusqu'à la nuit tombée pour se rendre ensemble chez Tullius.


L'alcool, les rires et les messes basses. Tout était réunis pour une soirée réussie et autant dire que je m'ennuyais ferme. La villa était luxueuse et l’accueil chaleureux bien que Tullius se soit montré craintif à ma vue, il avait vraisemblablement entendu bon nombre de rumeurs sur mon compte. Malgré cela les bavardages et les intrigues ne m’intéressaient guère, si j'avais accepté de me mêler aux manipulations du sénat jusque là c'était avant tout pour obtenir le commandement d'une armée et pouvoir goûter à nouveau aux plaisirs du champ de bataille.
A mon bras se cramponnait Rhéa tel un aigle ayant planté ses serres dans une proie, je pouvais facilement deviner qu'elle voulait m’empêcher de côtoyer le fameux Silla. Déjà sur le trajet elle m'avait mis en garde beaucoup plus sérieusement contre le maître des arènes de Voltera, un individu sulfureux à qui il valait mieux ne devoir aucun service. Rhéa ne s'était pas imaginée un seul instant que ses mises en garde répétées n'avaient fait qu'éveiller mon intérêt pour cet homme. Non seulement il pourrait me mener au gladiateur que je cherchais mais en plus j'aspirais à connaître ce Silla et à mesurer quel genre d'être il était et surtout à quel point il pouvait être dangereux.

Ma compagne d'un soir me menait de groupe en groupe pour discuter avec je ne sais quel patricien et m'en faire la connaissance. Situation déplaisante à laquelle je me pliais et faisais bonne figure en usant de toute les conventions de société que l'on m'avait fait ingurgiter plus jeune. Rhéa m'était venue en aide et il ne serait pas de bon ton de la fâcher, je pourrais encore avoir besoin d'elle un jour prochain.
Alors que le ballet de banalités continuait un détail m'interpella. Bien que Rhéa m'avait déjà présenté à la quasi totalité des convives, elle avait pris soin d'esquiver un petit comité se tenant à l'extérieur du salon là où les jardins commençaient. Une femme adorable mais qui manquait considérablement de subtilité. Alors qu'elle allait de nouveau se lancer sur une passionnante discussion concernant le prix exorbitant des étoffes de Lysima, je pris soin de lui faire élégamment lâcher prise avant de m'excuser et de prétendre aller prendre l'air pour calmer une indisposition au vin. Elle manquait certe de subtilité mais était loin d'être idiote en revanche, elle me fusilla du regard tout le long de mon trajet jusqu'aux jardins.

Le groupe que je rejoins était composé de quelques sénateurs de faible importance ainsi que de marchands mais au centre un homme semblait captiver l'auditoire d'une histoire salace. Un homme trapu et de petite taille aux épaules musculeuses et à l'épaisse barbe noire tressée de filaments d'or.
Richement vêtu il ne faisait aucun doute qu'il appartenait à la noblesse de Voltera mais cette barbe laissait pourtant penser à une coutume étrangère. A ma vue l'homme s'interrompit brusquement pour mieux s'écrier la seconde suivante.

-Mais ne serait ce pas le fameux général Borcus ? Que nous vaut la présence d'un homme aussi illustre ?

Les regards se tournèrent vers moi tandis que je renvoyais à mon étrange interlocuteur un éclatant sourire.

-La conversation avait l'air bien plus passionnante par ici. Je dois dire que j'ai soupé des minauderies sur le prix du tissus et les bonnes récoltes qui s'annoncent. Alors cher ami n'auriez vous pas quelques histoires sanglantes avec un zeste d'alcool et de sexe ?

Les sénateurs prirent leur meilleur air outré avant de s'éloigner les marchands trottant à leur suite comme de petits roquets avides. L'homme à la barde dorée resta en revanche et éclata d'un rire rauque dénué de toute distinction, il était évident qu'il n'avait pas grandi au sein d'une famille noble.

-Enfin un homme digne d'intérêt, je craignais de crever d'ennuis avant que tout le monde soit suffisamment bourré pour bourrer les esclaves. Il ponctua sa tirade d'un second rire gras. Alors que peut faire pour vous le grand Silla, fournisseur attitré du Colisée en chair fraîche destinée à détourner le peuple de Volteran de la politique ?

-Justement le Colisée. Je cherche un gladiateur qui aurait combattu ce matin, il porte un étrange masque de bois mais je gage que savez déjà de qui je veux parler.

Silla voulut cracher de colère sur le dallage de pierres blanches mais se retint au dernier moment, visiblement il avait encore du mal à s'habituer aux coutumes patriciennes.

-Ce chien galeux m'a déjà pris 3 de mes meilleurs poulains, je pris pour que le jour arrive où son foutu masque volera en même temps que sa tête. Mais oui je sais où trouver cet homme,je sais où trouver n'importe quel gladiateur se terrant dans la cité cependant je me demande pourquoi je vous aiderais mon cher Borcus. Pas plus tard qu'il n'y a quelques instants nous ne nous connaissions point.

-J'ai ouï dire pourtant que vous étiez quelqu'un de fort charitable et toujours prêt à venir en aide à un frère patricien en échange de quelques bons services.

-Eh bien je dois dire que lorsqu'il s'agit de s'entraider entre patriciens je suis toujours présent. Il réfléchit quelques instants avant de reprendre. Soit mon ami je vais vous dire tout ce que vous souhaitez sur ce gladiateur. Il tendit la main pour conclure le marché et je m'empressais de lui serrer avant de constater qu'il exerçait une pression inhabituellement forte. Mais n'oubliez pas mon ami, vous me serez redevable.

J’acquiesçais d'un sourire avant de prendre une coupe de vin qu'un esclave venait d'apporter.

-Mais suffisamment discuter de cette affaire, je vous donnerais tous les détails demain, pour l'heure distrayons nous. N'avez vous jamais pensé à combattre dans l'arène mon ami ? Je peux deviner que vous êtes un bon combattant.

-Ahah vous avez l’œil mon ami mais le Colisée existe pour que patriciens et plébéiens s'y distraient pas pour qu'ils y combattent, de plus au vu de mon ascendance et de ma fonction cela serait fort mal vu.

-Dommage j'aurais misé une fortune sur vous mon ami.

Il éclata d'un troisième rire tonitruant et ensemble nous rejoignîmes le reste des convives pour terminer la soirée.
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Titus Borcus
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MessageRe: Panem et circenses (Du pain et des jeux)    Lun 10 Fév - 13:35
Une école méconnue et miteuse du quartier des esclaves, voila où m'avaient conduits les renseignements de Silla.
Ce dernier après avoir ingurgité des quantités astronomiques de vin m'avait finalement dit ce que je voulais savoir. J'avais alors raccompagné Rhéa qui était également passablement ivre pour aller cuver ma boisson dans mes quartiers en sachant que le lendemain je trouverais enfin cet homme au masque de bois.
Pourtant désormais que je faisais face à l'établissement j'en venais à me demander si cet ivrogne de Silla ne s'était pas purement et simplement joué de moi. Déjà la localisation de l'école m'avait interpellé mais au vu de l'aspect délabré il me paraissait inconcevable qu'un gladiateur aussi prestigieux ne vive et s’entraîne ici. Pourtant un infime sentiment me poussa à franchir le portail pour continuer mes investigations.

La cour intérieur était tout ce qu'il y a de plus classique avec une étendue de sable ponctuée par quelques mannequins d'entrainement, seule la taille restreinte de l'espace témoignait de la pauvreté de l'école. Cependant il était étrange qu'à cette heure de la journée il n'y ait aucun guerrier à l'entrainement, en réalité tout semblait désert. Sur ma droite se trouvait ce qui à priori était les quartiers des gladiateurs tandis qu'à gauche s'élevait un bâtiment de deux étages augurant la demeure du maître de l'école.
Mon instinct me poussa à me diriger vers les quartiers des combattants mais une voix tonna dans mon dos pour me signifier de m'arrêter. Un homme à la cinquantaine grisonnante se tenait sur le balcon du second étage et me toisait d'un regard gris acier.

-Tu penses qu'il s'agit d'un moulin ici gamin ?

Je haussais le sourcil de mon œil valide en pensant que ce débris pouvait me manquer de respect mais je me retins de le lui faire remarquer pour rétorquer sur un ton neutre.

-C'est une école de gladiateur ici et je viens chercher un gladiateur.

-Je suis Heracles le propriétaire des lieux et mes élèves sont tous des hommes libres, aucun n'est à vendre.

-Je n'ai pas dit que je venais acheter, je cherche un gladiateur en particulier et l'on m'a dit que c'est ici qu'il vit.

Les traits du vieillard se renfrognèrent et il enjamba le balcon pour atterrir quelques mètres plus bas avec une aisance qui me laissa pantois. A le voir de plus près je pouvais remarquer que malgré ses cheveux gris son corps n'était pas celui d'un vieil homme bien au contraire, il arborait une musculature impressionnante que serrait une tunique bleu claire.

-C'est un établissement de gladiateurs ici, on ne peut pas entrer pour perturber l'entrainement des recrues. Si tu veux voir ton gars va le trouver ailleurs et sache, avant que tu ne te lance dans un long discours que je me fous que tu sois un soldat de l'armée ou un noble de la ville haute. Ici seul la force vaut quelque chose, pas la bienséance ou le sang.

Sa dernière phrase me décrocha un léger sourire en coin.

-Dans ce cas que diriez vous de mesurer mon talent ? Si je gagne votre respect peut être pourriez vous m'accorder un peu de votre temps pour m'aider ?

Le vieil Heracles ne répondit pas et se contenta d'aller prendre un glaive de bois sur un présentoir adossé au mur.

-Un combat d'entrainement ? J'aurais cru que nous utiliserions du vrai fer.

-C'est le cas pour toi mais pour moi ce glaive de bois suffira.

Je tolérais bien des choses et même l'insolence à mon égard, cependant ce vieux guerrier venait de s'aventurer sur un terrain très dangereux. Sans le savoir il venait d'allumer une étincelle combative qui me faisait brûler de lui faire ravaler son arrogance.
Je dégainais ma rapière tandis qu'il se mettait en position et sans attendre plus longtemps je fonçais sur mon adversaire en tenant ma lame en retrait, pointe tournée vers Heracles.
J'avais déjà répété ce mouvement un nombre incalculable de fois et je connaissais la portée de mon attaque par cœur. Ainsi lorsque j'atteins la distance fatidique je fis fuser ma lame droit vers le cœur du vieillard, il ne m'importait guère qu'il meurt car en me défiant de la sorte il avait sciemment mis sa vie en jeu.
Le vieux guerrier avait une bonne technique, cela se voyait de par sa position mais surtout au vu de la détente dont il fit preuve pour placer sa lame sur la trajectoire de la mienne. Peine perdu car il était évident que du bois n'allait pas stopper ma rapière.

Lorsque les deux lames se rencontrèrent et que la mienne fut littéralement repoussée sur mon côté droit je restais choqué par ce retournement incompréhensible de situation. Heracles esquissa un sourire et en profita pour se jeter en avant et réduire l'espace entre nous, il savait que son glaive serait supérieur à courte portée. Il était trop tard pour éviter le coup d'estoc qu'il me portait mais je tentais tout de même de m'écarter sur la droite pour transformer un impact de face en coup de taille superficiel. Je savais pertinemment que ce glaive ne pouvait me blesser, ni percer ma cuirasse de bronze mais par fierté je voulais agir en situation de combat réel.
L'inévitable arriva et la lame ripa en travers sur mon armure pectorale mais ma manœuvre avait réussi et lors d'un réel affrontement la blessure n'aurait pas été fatale. J'en profitais pour ramener ma lame vers le dos du vieillard tout en m'écartant de lui.
Ce vieux fou ne chercha même pas à éviter mon attaque ou à la parer et me chargea pour m’empêcher de d'agrandir l'écart. Ma lame arrivait droit sur la gorge du vieil homme, j'ignorais s'il s'était persuadé que j'allais la stopper mais si c'était le cas il allait mourir. Je souriais comme jamais, contre toute attente ce petit test me procurait les véritables plaisirs du combat et il était trop tard pour que je me retienne.

Au moment où la mort allait le faucher je ressentis une violente douleur dans ma poitrine, une douleur provenant de l'endroit où le glaive avait éraflé ma cuirasse et qui se diffusait dans mon torse. La douleur me paralysa une seconde permettant à Heracles de m'atteindre à nouveau mais cette fois il frappa ma cuirasse de la paume de sa main libre.
Le choc me propulsa en arrière où je m’étalais sur le sable de l'école. Alors que je tentais de relever la douleur revint encore plus forte et c'est un flot de sang que je crachais en me redressant péniblement.
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MessageRe: Panem et circenses (Du pain et des jeux)    Dim 16 Fév - 22:52
Avec toute la peine du monde je repris mes esprits et me remis sur pieds. Malgré le choc j'avais conservé la prise sur mon arme qui pendouillait mollement contre ma cuisse, mon corps tout entier semblait engourdis tandis que mon torse brûlait de l'intérieur. Par instinct j'arrachais ma cuirasse et la jetais sur le sable sous le regard patient du vieillard qui avait reposé son glaive. Un énorme hématome rougeâtre enflait sur mon torse

-Ne t'en fais pas gamin, ce sera douloureux quelques jours, le temps que le magoi se dissipe mais ce n'est pas mortel.

Mon regard remonta vers celui d'Heracles sans que je ne parvienne à comprendre quoi que ce soit mais un mot s'inscrivit dans mon cerveau embrumé.

-Ma....magoi ?

-Exactement gamin, le magoi. Tu t'en es bien tiré, tu sais te battre c'est certain mais si j'avais voulu j'aurais pu te tuer avec la paume de ma main.

-Qu'est ce que cette sorcellerie ? J'ai déjà entendu le mot magoi auparavant mais toujours dans la bouche de mages.

-Cela n'a rien à voir avec la sorcellerie gamin, du moins ce n'est pas de la magie même si ce n'est pas inconnu aux mages. Ecoute tu es un bon guerrier je le reconnais mais je ne t'apprendrais rien de nos secrets.

-Vos secrets ? Qui êtes vous ?

Le vieillard tira la mine d'un homme s'en voulant d'en avoir trop dit lorsqu'une nouvelle voix parvint du portail.

-Maître, je pense que l'on peut tout de même lui laisser une chance. Il s'est donné du mal après tout et comme vous l'avez dit, il est fort.

Un homme grand à la musculature imposante se tenait à l'entrée. Il portait une tunique claire rehaussée par des bordures en fourrures tribales tandis que son visage était caché par un masque de bois.

-Tu es le guerrier au masque du Colisée.

Il fit mine de s'incliner par moquerie puis retira son masque pour laisser apercevoir un visage jeune ainsi qu'une cascade de cheveux argentés.

-Je me nomme Yaoh de la tribu Yambala. Le vieil Heracles fusilla le nouvel arrivant du regard. Ne vous inquiétez pas maître je ne compte pas en dire plus, du moins pour l'instant. Je suis au courant que tu me cherches et ce depuis que tu as tenté de me trouver dans les vestiaires du Colisée. Je dois dire que tu es tenace mais si ce n'était que ça je ne t'aurais jamais laissé l'occasion de me rencontrer, tu n'es pas un de ces militaires gonflé de vent comme Volteran s'en fait une spécialité. De plus malgré ton rang tu sembles être prêt à apprendre d'un simple gladiateur et ça me plait.

-Dois je en conclure que vous allez m'enseigner l'utilisation de ce....magoi ?

Yaoh jeta un regard en direction de son maître.

-Fais comme bon te semble, voila longtemps que tu n'es plus un enfant.

-Bien dans ce cas je t'enseignerais les secrets du combat Yambala à deux conditions mon ami. Tout d'abord que tu me donnes ton nom. Lacha t-il en souriant. Ensuite que tu gagne un combat dans l'arène, un combat de mon choix bien sûr.


Se battre dans l'arène n'avait rien de commode pour un membre de la noblesse, c'était une activité déplacée et dégradante. Dans un milieu où le prestige avait force d'autorité cela m'aurait mis dans une situation compromettante, au cœur d'un petit scandale, chose dont je n'avais guère besoin étant donné mes rapports avec le Sénat. Tel fut mon premier raisonnement tandis que je regagnais mes quartiers.
Yaoh m'avait laissé la nuit pour me décider au grand dam de son maître qui voyait en mon indécision la preuve que je ne méritais pas de connaître leurs secrets. Et quels secrets cela pouvait être pour qu'un vieillard, certes athlétique, puisse me terrasser de la sorte. Je brûlais d'en savoir plus, de découvrir quel mystère recelait leur art martial, déjà au cours de mes campagnes militaires les autres peuples et leurs manières de faire la guerre m'avaient toujours fascinées.
Les Yambalas étaient un peuple étrange et discret mais dont les membres qui brillaient à travers le monde connu étaient réputés pour être des combattants légendaires, les élites guerrières de tous les pays se battaient pour les engager en tant que maîtres d'armes. Pouvoir apprendre auprès de l'un d'eux était une chance inespérée qui ne se représenterait probablement pas. Sans avoir commencé mon apprentissage cependant je savais désormais que leur art était lié au magoi. Je m'étais toujours méfié des mages et de leurs sorts contre nature dénués de toutes formes de mécaniques physiques, l'art du corps et de la stratégie étaient des disciplines exigeantes mais que n'importe qui pouvait appréhender avec du temps et des efforts à l'inverse de leur science ésotérique. Malgré tout mes maigres connaissances en ce domaine me permettait d'avoir une vague idée de ce qu'était le magoi, une forme d'énergie, de force cachée et invisible présente en nous que les mages savaient utiliser pour créer leur magie. Maintenant je découvrais que ce magoi pouvait être utilisé par des guerriers tel que moi mais pour le maîtriser j'avais besoin de Yaoh, j'avais besoin de cette victoire dans l'arène.
Alors que j'étais allongé à chercher le sommeil je comprenais peu à peu que mon choix était fait, je ferais tout ce qu'il faudrait pour acquérir ce savoir.
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