Cela faisait déjà plusieurs heures que le soleil avait laissé filtré ses rayons sur la Capital d'El Zanaru  et la sérénité du palais fut brutalement rompue par l'arrivée d'un messager à l'allure attive. Ses pas résonnaient dans la vaste pièce du trône et sa voix alerte ne cessait de scandait le nom de son souverain. Lorsqu'il arriva devant le Roi, le pauvre homme n'était même plus capable de parler tant il était essoufflé. La voix du Roi Sîn s'éleva alors, s'adressant à lui d'un ton calme.

«  Allons, allons. Rien ne nécessite une telle hâte maintenant. Prenez votre souffle, désaltérez-vous et ensuite délivrez-moi les nouvelles que vous êtes venus m'apporter. »

Le messager semblait presque faire une syncope. Ishtar qui avait assisté à toute la scène, se leva pour apporter un vers d'eau au jeune homme qui saisit le verre qu'elle lui tendait d'un air ébahit. Après avoir retrouvé ses esprits, il s'exprima enfin.

«  L'émissaire étranger que vous attendez semble avoir rencontré des problèmes aux alentours de Dilbah Zib. Je n'ai malheureusement pas davantage d'information, on m'a simplement chargé de vous en informer au plus vite. »

Le Roi Sîn soupira longuement, comme s'il n'était pas surprit de la nouvelle. Il remercia son sujet et l'autorisa à aller prendre le repas avec les domestiques du palais. La princesse, elle ne perdit pas une seule seconde pour prendre la parole.

«  Père, laissez-moi aller à Dilbah Zib régler cela. »

Le souverain d'Uruk laissa échapper un soupir encore plus long que le précédent, frottant son front d'un air vaincu.

«  Je dirai bien que cela n'est pas utile, mais tu n'en feras de toute façon qu'à ta tête alors autant t'en donner l'autorisation tout de suite et m'assurer que ton départ se fera avec toutes les précautions possibles. Rhazek t'accompagnera. »

La princesse d'Uruk prit le chemin de Dilbah Zib à cheval en compagnie de son frère cadet, de toute évidence sans avoir suivit les recommandations de son père. Ishtar était une fille têtue et téméraire. A l'un des soldats de la garde royale, elle préféré la compagnie de Tarek, sans grande surprise. La demoiselle n'aimait pas les excursions en compagnie de Rhazek qu'elle trouvait barbant et trop zêlé. Elle n'avait pas envie de se sentir freinée par ses leçons moralisatrices.

Arrivés en toute discrétion à Dilbah Zib d'un voile ne laissant apercevoir que leurs yeux azurés les deux enfants du pays se dirigèrent vers le palais du Sultan Dja'Nahal qui était à la tête de la ville. C'était un homme sympathique mais affublé d'une étourderie maladive. C'est pourquoi la demoiselle était convaincue de démêler cette affaire avec lui, qui était lui-même à l'origine de la réaction vaincue de son Père plus tôt. Cependant, bien que confiante, Ishtar savait pertinemment qu'en pénétrant dans le palais de Dilbah Zib, elle était loin d'être au bout de ses surprises ...